Aussi connu sous le nom de Muay-Thaï, la boxe thaï est l’un des sports de combat les plus complets. C’est aussi l’un des types de boxe les plus violentes.
Entre coups de poings, coups de pieds, coudes et genoux, la boxe thaï demande beaucoup de techniques en plus d’une grande maîtrise de chaque zone du corps.
Contrairement à la boxe anglaise, le Muay-Thaï est une boxe pieds poings.
Retrouvez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur la boxe thaï, un art martial « à la mode ».
Boxe thaï : qu’est-ce que le Muay-Thaï ?
Initialement développé par et pour des militaires thaïlandais, le Muay-Thaï ne se limite plus depuis longtemps aux frontières de la Thaïlande.
En sa qualité de sport de combat et d’art martial de compétition, il met en scène deux boxeurs qui peuvent user de coups de poings, de coudes, de genoux et de pieds.
À noter que le corps à corps est lui aussi autorisé.
Les prémices de la boxe thaïlandaise
C’est au cours du XVIème siècle que ce sport de combat voit le jour en Thaïlande. Contrairement à la boxe anglaise et à la savate boxe française (créées aux 19-20ème siècles), la boxe thaï a donc des origines anciennes.
Il tire principalement ses origines du krabi krabong et du muay boran.
Sport réputé technique, la boxe thaïlandaise peut être définie comme une « chorégraphie dangereuse ».
Il est important de noter qu’à sa création, ce sport de combat avait pour but de blesser son adversaire sans avoir recours à une quelconque arme. Un kick ou un coup de pied en Muay-Thaï est réputé frappant et percutant comme on en voit par exemple dans le kick boxing.
Krabi krabong et muay boran
Le krabi krabong compose simultanément la partie la partie défensive et offensive du Muay-Thaï. Il renvoie autant à la précision qu’à la force de frappe des coups portés à son adversaire. C’est d’ailleurs le krabi krabong qui reflète l’aspect du champ de bataille, dont les créateurs du Muay-Thaï sont si fiers.
Pour ce qui et du muay boran, il s’agit du côté ancestral de la boxe thaï. Dans le muay boran, on ne portait pas de gants de boxe contrairement à la boxe européenne.
Le Muay-Thaï allie donc à la fois technicité, agilité, souplesse et force dans le combat, ce qui constitue le charme des gestes.
La boxe thaï et ses controverses
Au cours du XVIIIème siècle, la boxe thaï se popularise progressivement et devient le loisir favori des Thaïlandais.
Le roi Phra Chao Sua (1661-1709), lui-même boxeur, fut l’un des plus grands contributeurs à la démocratisation de ce sport de combat.
Cette époque représente l’âge d’or historique de cette discipline de corps à corps qui ne manquera pas, plus tard, de fasciner le monde.
Mais les controverses sont nombreuses.
A cette époque, il n’existe pas de catégories de poids, ni de limite de temps dans les combats.
Non seulement les règles sont floues mais l’ajout par exemple de bouts de verres dans les bandages lors de certains combats créèrent la polémique. Début XXème siècle, la boxe thaïlandaise devient interdite de par sa violence démesurée et en raison du manque de réglementations dans la discipline.
Vers une réglementation drastique
Interdite en 1921, il faudra attendre les années 1930 pour autoriser à nouveau la pratique du Muay-Thaï.
À cette époque, la réglementation de ce sport de combat tire son origine de la boxe anglaise.
Ci-dessous quelques règles générales émises :
- Prohibition des coups de tête,
- Port obligatoire de gants de boxe,
- Interdiction de mordre,
- Interdiction de tirer les cheveux,
- Définition des dimensions du ring de combat,
- Interdiction de porter des coups à l’adversaire à terre,
- Introduction du système de rounds pour le mode combat de compétition.
Depuis ces règlementations, la boxe thaïlandaise a pu se répandre à travers le monde.
Une popularité fulgurante
Parmi les personnalités qui ont accéléré l’exportation de la discipline hors des frontières thaïlandaises, il faut citer Kenji Kurosaki et Patrick Brizon.
- Kenji Kurosaki: figure emblématique japonaise du karatéka. C’est grâce à lui que la variante japonaise de ce sport de combat voit le jour, le très connu kick boxing japonais,
- Patrick Brizon : toujours dans le même engouement que son congénère Japonais, ce Français ouvre le premier club de kick boxing en France au cours de l’année 1975. Toujours dans la catégorie des français précurseurs de la discipline, on retrouve la championne Maelle Pariez ou encore Julien Lorcy.
À la grande surprise de chacun, c’est aux Pays-Bas que le Muay-Thaï gagnera d’abord le plus de terrain en Europe.
Ce n’est qu’en 2021 qu’il obtient le titre de sport olympique, tout comme son cousin le kick boxing.
Les règles générales
Le but principal du Muay-Thaï est d’asséner autant de coups à son adversaire pour que ce dernier ne soit plus en état de combattre.
En compétition, les matchs se présentent en 5 reprises de 3 minutes pour 2 minutes de repos entre chaque round.
Le combat s’arrête si un combattant (« nakmuay ») abandonne, n’est plus en état de se battre, est mis K.O, ne se relève pas dans les 10 secondes, est blessé ou disqualifié pour faute grave.
Si au terme des 5 rounds les deux adversaires sont toujours debout, la décision finale revient à l’arbitre ainsi qu’aux trois juges.
Ces derniers remplissent les cartons de jugement au bout de chaque reprise.
Ci-dessous les différents critères de remplissages des cartons :
- La précision,
- La puissance,
- La technique,
- La combattivité,
- L’habileté défensive.
Le boxeur ayant récolté le plus de points parmi ces critères remporte la victoire.
Boxe thaï et techniques de combat
Ce sport de combat compte des techniques qui lui sont propres.
Un champion de boxe thaï est bien souvent polyvalent, et maîtrise d’autres arts martiaux (boxe anglaise, savate boxe française ou MMA).
Ci-dessous voici un point rapide sur les principales techniques de Muay-Thaï employées.
Les attaques de bras
Malgré que la discipline ait plus recours à la partie basse du corps, majoritairement les pieds, les boxeurs ont tout de même recours aux bras.
- Le crochet (Mat Wiyeng San) : c’est le classique coup de poing circulaire. Il permet entre d’éviter les bras de l’adversaire lors de sa garde haute,
- Le direct (Mat Trong) : il s’agit de coups raides et fouettés. Comme l’indique son nom, le direct part tout droit en direction de l’adversaire. La technique la plus utilisée en Muay-Thaï est le direct court,
- L’uppercut (Mat Soy) : coup de poing remontant du point avant ou arrière,
- Le revers (Mat Wiyeng Klap) : coup de poing en revers du poing avant ou du poing arrière,
- Le coup de coude : il figure parmi les techniques totalement situées en dehors de la boxe anglaise. Particulièrement utile lors du combat rapproché on a la version plongeante, sautée et remontée. Les coups de coude s’adaptent à toutes les situations,
- Le superman punch ou les poings sautés,
- La roulette de Saenchai où le principe est de prendre appui au sol avec sa main dans le but de d’asséner un coup de pied en hauteur à son adversaire.
Un champion comme Floyd Mayweather, Mohammed Ali, Maelle Pariez ou encore Julien Lorcy connaît par cœur ces techniques de bras.
Les attaques de jambes
Ci-dessous voici quelques attaques de jambes et de pieds qui font la renommée du Muay-Thaï :
- Tei Trong : coup de pied frontal du pied avant ou arrière,
- Tei Tat : coup de pied circulaire bas, avec la jambe avant ou arrière,
- Le low kick : c’est un coup de pied réalisé avec le tibia suivant la ligne latérale. Il vise à déstabiliser l’appui de son adversaire,
- Le middle kick : c’est toujours un coup réalisé avec le tibia mais vers le bassin de l’adversaire,
- Le high kick : avec ce haut coup de pied, le but est de toucher la tête de l’adversaire. C’est le dessus de pied ou encore le tibia qui entre en action,
- Le coup de genou : c’est l’une des techniques les plus populaires en Muay-Thaï. Il est tout aussi spectaculaire car le boxeur s’élance en hauteur afin de toucher la partie adverse,
- Le front kick : on a recours ici au dessous du pied ou encore à la pointe. Le but étant principalement de faire reculer son adversaire.
Les attaques de jambes dans la boxe thaï ont cette particularité d’être esthétiques, puissantes et spectaculaires.
On y retrouve des techniques de boxe du kick boxing !
Le matériel et l’équipement de la boxe thaï
Contrairement à la boxe anglaise, le Muay-Thaï compte beaucoup moins d’équipements en mode compétition.
Les boxeurs portent un équipement de boxe beaucoup plus rudimentaire, à savoir : le short et les gants.
Les bandages
C’est un équipement de boxe incontournable pour pratiquer ce sport.
Un champion digne de ce nom a pleinement conscience de leur importance.
Ils se portent tant sur les mains et les doigts qu’au niveau des chevilles et de pieds pour renforcer l’appui des boxeurs.
L’avantage des bandes est qu’elles permettent également d’entretenir les gants de boxe en absorbant la sueur des doigts. Lavables, elles évitent que des moisissures à cause de l’humidité ne se développent à l’intérieur des gants.
Les techniques de bandage varient d’une personne à une autre.
Les gants de boxe
Bien que ça n’ait pas toujours été le cas, les gants de boxe sont aujourd’hui obligatoires dans la pratique du Muay-Thaï, comme pour n’importe quel type de boxe.
Il faut savoir que les gants sont à adapter en fonction du poids du boxeur ; ils vont généralement de 6 à 14 onces.
Outils de protection à part entière, les gants sont aussi utiles pour éviter de blesser l’adversaire. On peut retrouver des gants en cuir naturel ainsi qu’en synthétique.
Le casque de protection
Il est obligatoire pour la compétition en amateur en France.
Pour une efficacité optimale, le casque doit impérativement être ajusté parfaitement à la taille du boxeur.
Le port du casque est utile si vous pratiquez en sparring partner, pour éviter les coupures au visage.
Coquille, protège-poitrine et protège dents
En mode compétition le protège dents est obligatoire. Il est fortement recommandé en entraînement, même en boxe amateur.
En plus de protéger les dents, il met aussi les joues et la langue à l’abri lors des coups de poings et de pieds.
Pour ce qui est de la coquille, cette dernière met essentiellement à l’abri les parties génitales des hommes.
Les femmes, quant à elles, peuvent se munir d’un protège-poitrine.
Les protège-tibias
Les boxeurs, même en entraînement, portent des protège-tibias afin d’éviter de se blesser lors des coups de pieds.
Rien de pire pour se casser le tibia que de frapper sans protection !
En boxe loisir, les pratiquants d’un club de Muay-Thaï peuvent également porter un plastron, des protège-coudes ou des protège-genoux.
Le sac de frappe
C’est le matériel par excellence pour s’entraîner tout en donnant de coups parfaitement dosés.
Entre kick et coups de poings, le sac de frappe offre un exercice intense. N’hésitez pas à vous entraîner aussi souvent que possible sur un sac de frappe : en réchauffant les muscles, cela peut même réduire les douleurs liées aux courbatures du dernier entraînement de boxe.
De Bangkok, la capitale thaïlandaise, à la France en passant par les Pays-Bas et bien d’autre pays d’Europe, la boxe thaï compte de nombreux adeptes.
Achetez également une corde à sauter pour travailler l’endurance physique entre les cours de boxe !
Vous aimeriez faire de la boxe thaï mais vous n’aimez pas les combats en cours collectifs ? N’hésitez pas à travailler le renforcement musculaire et les techniques en cours particuliers, avec un coach de chez Superprof, par exemple !