Sport très à la mode, le CrossFit – qu’on appelle aussi cross-training – est un sport de salle à mi-parcours entre la musculation et le fitness. On lui reconnaît de nombreux bienfaits, car il permet notamment de travailler votre endurance, tout en mobilisant l’ensemble de vos muscles durant les séances.
Par ailleurs, il regroupe plus de 50 exercices différents. Mais malgré ces différents avantages, il a mauvaise presse et nombreuses sont les critiques et les avis négatifs sur le CrossFit.
Vraiment ?
Découvrons pourquoi le CrossFit est critiqué !
Critiques du CrossFit : derrière la mode, des risques de blessure importants
Du point de vue pratique, le CrossFit n’a rien à voir avec d’autres sports effectués en salle.
Vous pouvez en faire normalement dans un espace spécifique, appelé “Box”. Chaque séance du jour, c’est-à-dire, le Workout Of the Day (WOD) se fait en combinant plusieurs disciplines.
Dans ce sens, cette activité est très complète et mélange, par exemple :
- L’haltérophilie,
- La force technique,
- La gymnastique,
- Le fitness,
- Bien d’autres encore.
Mais derrière l’effet de mode et ses lettres de noblesse, se cache plusieurs inconvénients.
Comme vous l’avez constaté, le CrossFit constitue un véritable sport d’athlète qui demande des efforts de haute intensité et qui confère une excellente condition physique. Pour cela, vous devez aussi respecter le plan d’entraînement élaboré en amont par votre coach.
Car si vous le pratiquez imprudemment, vous risquez des blessures plus ou moins graves.
Au chef-lieu des risques physiques liés au CrossFit, on compte surtout les tendinites, les déchirures musculaires, voire les fractures. Cette activité sportive peut aussi traumatiser les articulations car les exercices répétés et intenses peuvent provoquer des douleurs et des raideurs importantes.
Veillez à bien faire l’échauffement : avant d’aller au box pour le WOD si votre coach néglige cette partie, ou bien avant la partie WOD.
Même si le CrossFit permet réellement de booster les performances d’un athlète, celui-ci impacte aussi sur votre motivation. Il est souvent considéré comme étant physique, très intense et exigeant. Sans un bon encadrement, vous risquez d’être victime de surmenage.
Vous pouvez même être sujet à des douleurs et des raideurs musculaires, en plus d’avoir une plus grande fatigue.
Par exemple, les adeptes ne manquent pas de mentionner des réductions d’amplitude articulaire dans les 48h qui suivent une séance de CrossFit. Ce phénomène s’apparente évidemment à des effets secondaires des courbatures.
Tout dépend néanmoins de votre workout of the day et donc, de votre programme d’entraînement sportif.
- A très haute intensité, on peut distinguer les WOD de type Fran, Cindy ou 15,5,
- Pour une intensité modérée, on peut citer le CrossFit triplet,
- Le cross-training à faible intensité s’apparente à du fitness couplé à de la musculation modérée comme le squat.
Le CrossFit implique également une mobilisation intense des fonctions cardiaques et respiratoires.
C’est notamment le cas de votre fréquence cardiaque qui peut atteindre entre 54 et 98% de la fréquence cardiaque maximale lors des exercices. Il en est de même pour votre consommation maximale d’oxygène (VO2 max) qui est de l’ordre de 57 à 66%. En dernier lieu, l’échelle de perception de l’effort (RPE) avoisinant 8 et 9 sur 10.
Autrement dit, il est donc essentiel de respecter la variété de cross-training que vous adopter pour augmenter votre niveau athlétique. Cela reste valable pour le choix des activités pour avoir un mode de vie physique à la fois actif et durable. Le plus important est d’opter pour un type d’entraînement qui permet de garantir votre santé et votre bien-être.
Les inconvénients du CrossFit : le prix et la recherche de performance
Tout d’abord, j’émets une réserve sur le prix élevé des abonnements. C’est sans doute l’inconvénient du CrossFit le plus important.
Le prix élevé des salles de cross-training
Souvent, les tarifs d’une salle de CrossFit tournent autour de 40 € à 60 € par mois, avec engagement et pour un accès de seulement 1h par semaine.
Si on souhaite un accès illimité, il faut payer 70 € à 100 € par mois.
Payer entre 840 € et 1 200 € par an pour faire du sport, c’est très cher. Car pour comparer, l’adhésion à un club sportif et la licence pour un an coûtent généralement 300 € à 400 € pour une année…
Dès lors, on peut se demander ce que paient vraiment les participants : une préparation sportive complète ou la marque déposée CrossFit ?
A tout cela, il faut aussi ajouter le coût éventuel des accessoires de cross-training !
Un manque d’encadrement fréquent au CrossFit
L’absence ou le manque d’encadrement peut également être mis en cause.
Les personnes qui se mettent au CrossFit viennent le plus souvent au box pour le plaisir et pour se défouler.
Ils ne viennent pas forcément dans la perspective d’accroître leurs performances, lesquelles sont notées sur un tableau, à la vue de tous.
Les pratiquants se lancent des défis individuels ou font généralement des exercices intenses dans une recherche de performance maximale chronométrée. Outre le fait que cela exerce une forte pression sur les muscles (les crunchs avec medicine ball, par exemple, peuvent traumatiser les disques vertébraux et les sauts répétés avec la box jump peuvent endommager les genoux), c’est la programmation des séances en elle-même qui augmente le risque de blessures.
Car le WOD est construit pour un groupe de 10 ou 12 personnes, incitées à dépasser leurs limites corporelles, sans prendre en considération la morphologie de chacun.
Le CrossFit, générateur de malaise ?
Certes, les exercices de CrossFit en groupe favorisent une bonne interaction sociale.
Faire du sport en groupe, c’est stimulant, ça incite au dépassement de soi.
Cependant, nonobstant des perspectives de progression, on peut se sentir mal à l’aise au sein d’un box.
Pourquoi ?
Parce que malgré que l’entraînement puisse forger un corps d’athlète, on peut se sentir désemparé face au niveau des autres, c’est-à-dire se sentir nul(le).
Il faut aussi apprendre tout un lexique spécifique (deadlift, front squat, push-up, etc.) et apprendre à bien faire les mouvements de base.
Or on peut vous inciter à augmenter la performance physique dès le début, alors même que vous êtes débutant.
Il y a aussi l’effet de groupe, qui vous demande de rester motivé en permanence, ce qui peut engendrer une certaine forme de crainte du regard des autres : si tout le monde fait 150 squats durant les REP (répétitions et séries d’exercices) et que vous n’en faites que 90, cela peut mener à se dévaloriser.
Et puis il y a le fait de vouloir continuer l’effort alors qu’on est en train de se blesser.
À terme, vous risquez de continuer vos exercices intenses, malgré des blessures. Votre incapacité à reprendre l’entraînement peut même engendrer un sentiment de culpabilité.
Quels problèmes médicaux sont liés à une pratique intensive du CrossFit ?
Une étude américaine, menée sur 4 ans aux Etats-Unis sur 3049 participants, a révélé que « seuls » 30,5 % d’entre eux se sont déjà blessés au cours d’un WOD.
30,5 %, cela représente quand-même une part importante.
Le taux de blessures des personnes qui s’entraînent moins de 3 fois par semaine, et qui ont peu d’expérience, est plus élevé que ceux qui s’entraînent tous les jours.
En d’autres termes, plus on est débutant et plus on risque de se blesser au CrossFit.
Par ailleurs, voici la répartition des blessures les plus courantes au CrossFit :
- 39 % à l’épaule,
- 36 % au dos,
- 15 % aux genoux,
- 12 % aux coudes,
- 11 % aux poignets.
Rassurez-vous : il reste de bonnes raisons de faire du CrossFit !
Le plus souvent, ces douleurs et ces blessures sont engendrées par de mauvais mouvements durant votre entraînement. Vous pouvez aussi risquer de subir ces troubles si vous négligez l’échauffement avant vos exercices intenses.
La plupart du temps, selon les spécialistes du sport, c’est lors des exercices de gymnastique que les blessures au niveau de l’épaule apparaissent.
Pour celles du bas du dos, c’est plutôt durant les sessions d’haltérophilie et de musculation. Cela s’explique par le poids des haltères qui n’est pas forcément adapté au corps du pratiquant. En conséquence, 64% des personnes ayant subi une telle blessure ont dû stopper leur entraînement pendant en moyenne un mois.
Il semblerait que le risque de blessure traumatique soit plus élevé pour les débutants en CrossFit que si vous êtes un(e) athlète expérimenté(e) ou sportif/sportive faisant de la compétition.
C’est par exemple le cas d’une luxation ou d’une tendinite.
Afin d’éviter ces différentes blessures, vous devez suivre soigneusement l’encadrement de votre coach. D’autres bonnes habitudes, comme prendre soin de votre santé et de votre corps en dehors de la salle de sport (faire du yoga ou du Pilates, ou encore de l’aquabike, par exemple), sont aussi à adopter.
Enfin, la qualité de votre programme quotidien préparé par votre entraîneur est tout aussi importante. C’est même indispensable afin de prévenir d’éventuels problèmes physiques dans la pratique du CrossFit. L’objectif est de mesurer correctement les efforts fournis et d’ajuster régulièrement l’intensité en fonction de vos progrès.
Ainsi, même si le CrossFit présente de multiples avantages (c’est un sport très complet, bénéfique pour la santé), sachez il faut aussi souligner les nombreux inconvénients de ce sport.
Ces défauts ne concernent pas uniquement votre physique (douleurs, blessures, tendinites, etc.), mais peuvent également impacter votre psychologie (regard des autres, stress de ne pas progresser, etc.).
